Le Cannabidiol constitue une nouvelle alternative potentielle pour le traitement de l’anxiété, de la dépression, et des troubles psychotiques

L’utilisation thérapeutique potentielle de certains composés végétaux de Cannabis sativa a suscité un grand intérêt, en particulier pour la gestion des troubles neuropsychiatriques en raison du manque relatif d’efficacité des traitements actuels. De nombreuses études ont été menées sur les principaux phytocannabinoïdes, le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD). Le CBD affiche un profil pharmacologique intéressant d’autant qu’il ne présente pas de propriétés psychotropes contrairement au THC et ne peut de ce fait devenir une drogue d’abus. 

En 2020, des chercheurs espagnols ont procédé à une revue de la connaissance en la matière. Dans cette revue, ils se sont concentrés sur les effets anxiolytiques, antidépresseurs et antipsychotiques du CBD trouvés dans des études animales et humaines. Les résultats de cette étude suggèrent que le CBD peut être une thérapie potentielle pour traiter l’anxiété, la dépression, la schizophrénie et les troubles psychotiques associés.  

Dans l’ensemble, les modèles animaux ont montré que l’administration de CBD minimise l’anxiété, la dépression et les comportements liés au stress. Dans la schizophrénie et les troubles psychotiques apparentés, divers modèles animaux montrent que le CBD est efficace pour moduler l’hyperactivité et les altérations de l’Inhibition Pré-Impulsion (note : l’IPP représente la capacité d’inhiber une réaction face à un stimulus effrayant. Une IPP faible, c’est-à-dire l’incapacité à inhiber la réaction est un marqueur de schizophrénie). 

Chez l’homme, la plupart des études ont évalué les actions de type anxiolytique du CBD chez des volontaires sains ou chez les patients souffrant d’anxiété secondaire à un autre état clinique, comme les troubles liés à l’usage de drogues.En revanche, les études évaluant les effets du CBD sur les troubles dépressifs sont rares. L’efficacité du CBD pour réduire les symptômes dépressifs n’a été évalué que chez les patients souffrant de douleur chronique ou chez les consommateurs de cannabis, avec des résultats positifs. 

Dans le cas de la schizophrénie en revanche, un plus grand nombre de preuves suggèrent l’intérêt du CBD en monothérapie ou en traitement d’appoint. Tous les essais cliniques menés indiquent que le CBD est bien toléré, sans effets secondaires extrapyramidaux, avec une moindre prise de poids etune augmentation de la prolactine inférieure à celle des médicaments antipsychotiques actuels. 

Les résultats de cette étude suggèrent que le CBD présente un profil risque-bénéfice intéressant qui mérite une exploration plus approfondie dans le cadre d’essais cliniques de grande envergure, par exemple chez des patients d’âges différents, afin d’assurer sa sécurité chez les enfants et les personnes âgées.  

Biomolecules 2020, 10, 1575; doi:10.3390/biom10111575 

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