Le CBD est un cannabinoïde naturel présent dans la plante Cannabis Sativa (ou chanvre). Il représente jusqu’à 40% des extraits de la plante dans les variétés nouvellement développées qui sont pauvres en THC. Il présente des propriétés remarquables : anti-inflammatoire, analgésique, relaxant. Il ne présente pas les propriétés psychotropes du THC. Par ailleurs il présente des effets indésirables rares et est très bien toléré même à fortes doses. Le CBD est une substance à fort potentiel thérapeutique qui est capable d’interagir avec de multiples récepteurs dans l’organisme. Voici une partie de ce que l’on sait en l’état actuel de la recherche.
Le CBD peut interagir de manière importante sur plusieurs canaux TRP : TRPV (« V » pour vanilloïde), TRPA (« A » pour ankyrine), TRPM (« M » pour mélastatine). Ces canaux sont impliqués dans divers types de réception sensorielle, y compris la thermoréception, la chimioréception, la mécanoréception et la photoréception.
Le CBD agit sur TRPV1, entraînant une analgésie semblable à la capsaïcine (substance présente dans le piment). TRPV1 intervient dans les mécanismes nociceptifs et s’activent en réponse à un stimulus thermique supérieur à 44°C. TRPV1 est activé puis désensibilisé. Le CBD a ainsi des effets de suppression de la douleur.
Il agit similairement sur TRPV2 qui intervient dans les mécanismes nociceptifs lorsque le stimulus thermique est supérieur à 52°C ou en cas d’inflammation. Mais TRPV2 joue aussi un rôle important dans les fonctions basiques de la cellule, comme la prolifération et la mort de la cellule.
Il agit également sur TRPV3 qui intervient dans un nombre important de process physiologiques et notamment la vasorégulation (régulation de la pression sanguine). TRPV3 agit comme un détecteur de températures nocives entre 33 et 39°C.
Il agit aussi sur TRPA1 qui est un capteur de la douleur, du froid, de la démangeaison et ses substances irritantes dans l’environnement ce qui déclenche les réponses appropriées de l’organisme (larmes, toux, résistance des voies respiratoires).
Finalement, il est connu pour inactiver TRPM8 qui est activé à des températures inférieures à 27°C ou par des substances telles que le menthol ou l’eucalyptol.
Enfin, le CBD interagit positivement avec les récepteurs de la sérotonine. La sérotonine est un neurotransmetteur impliqué dans la gestion des humeurs et est associée à un état de bonheur lorsqu’elle est à un taux équilibré, réduisant la prise de risque et en poussant l’individu à maintenir une situation qui lui est favorable.
Il interagit avec les récepteurs de la dopamine. La dopamine est un neurotransmetteur libéré par le cerveau et qui procure un sentiment de plaisir et de satisfaction. Quand la dopamine n’est pas suffisamment secrétée, cela entraine de la fatigue, un manque d’énergie et des troubles de la concentration. Certaines recherches montrent que le CBD agit en effet sur la concentration.
Le CBD possède la capacité de bloquer l’action de dégradation de l’anandamide. Il permet donc de maintenir des niveaux élevés de ce neurotransmetteur présent dans le cerveau ce qui lui vaut des propriétés anti-dépresseur et anxiolytique.
En revanche, contrairement au THC, le CBD est un faible activateur des récepteurs du système endo-cannabinoïde (récepteurs CB1 et CB2) mais il peut agir comme un modulateur de la réceptivité de ces deux récepteurs. Le récepteur CB1 en particulier semble responsable des effets euphorisants du THC. Les récepteurs CB2 semblent être responsables de l’effet anti-inflammatoire du THC.
Remarquablement, outre ses effets directs sur plusieurs récepteurs cibles, le CBD est un antioxydant direct et indirect efficace.
Référence : Int. J. Mol. Sci. 2020, 21, 8870; doi:10.3390/ijms21228870 et https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fnmol.2018.00487/full
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